Avec les nouveaux jeux de Double Fine, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Mais même pour eux, un phare en voyage, c’est vraiment dingue !
Shigeru Miyamoto le sait bien : les meilleures idées viennent en se promenant. Dans le cas de Lee Petty, le développeur en chef de Keeper, c’était lors d’une randonnée le long de la côte pendant la pandémie de coronavirus. Il marchait à travers bois et champs jusqu’à ce qu’il arrive à un vieux phare, rempli de mouettes qui se prélassaient tranquillement.
Cette vue, ainsi que son amour pour l’art des studios de cinéma tels que Ghibli ou des surréalistes comme Salvador Dali, ont déclenché diverses idées dans son esprit. Il les a présentées à Tim Schafer, le directeur de Double Fine, qui est connu pour être ouvert à toutes les idées farfelues.
Et comme Lee avait auparavant été directeur artistique de jeux tels que Brütal Legend, Tim lui a laissé carte blanche pour réaliser sa vision, qui avait trait aux phares et aux oiseaux.
Phare de gauche
Le résultat s’appelle Keeper, sortira le 17 octobre 2025 en exclusivité sur PC (Steam) et Xbox Series (et, comme il est financé et distribué par Microsoft, également directement dans le Game Pass), et c’est… oui… qu’est-ce que c’est ?
Une aventure. Mais pas avec un héros musclé et armé, mais avec un phare qui s’est étonnamment mis à marcher.
Il fait alors la seule chose logique dans cette situation : il se met en route. Mais pas seul, en compagnie d’un oiseau géant dont l’apparence et l’agitation rappellent un peu Kevin, le personnage du film classique de Pixar sorti en 2009, Là-haut. Ce duo disparate part donc pour… euh… faire des choses. Et explorer les environs.
Pour plus de petits nuages adhésifs !
Cette prémisse déjà très bizarre est ensuite développée avec une cohérence impressionnante dans la conception du jeu et du monde. Car un phare ordinaire ne peut pas faire grand-chose en soi, si ce n’est, et je n’arrive pas à croire que j’écris cela, courir et briller.
Une fois qu’il a collecté suffisamment de petits nuages collants, il peut également sauter et flotter brièvement.
Le stick gauche (ou le clavier) contrôle la tour, tandis que le stick droit (ou la souris) contrôle le faisceau lumineux.
Le joystick gauche (ou le clavier) contrôle la tour, le joystick droit (ou la souris) contrôle le rayon lumineux. Ou plutôt les faisceaux lumineux, car la tour peut briller de différentes manières : la lampe normale produit un faible faisceau qui illumine les plantes cavernicoles, fait pousser les plantes ou incite d’inexplicables petites créatures à sauter simultanément dans les airs à la surface d’un lac gelé, brisant ainsi la glace.
La tour peut également concentrer son rayon, ce qui lui permet d’assigner une action à l’oiseau. Celui-ci s’envole alors et actionne des rouages pour ouvrir des portes, actionne des leviers ou ramasse certains objets qui se balancent ensuite tranquillement autour de la tour.
Oh, bonjour œuf voyageur dans le temps !
De temps en temps, vous devrez également vous passer de l’aide de l’oiseau. Une scène du jeu montrait par exemple un puzzle qui devait être résolu à l’aide d’un court voyage dans le passé.
Dans ce cas, ce n’est logiquement pas l’oiseau qui est perché au sommet de la tour, mais un œuf surdimensionné.
Quand il s’ennuie, l’oiseau s’envole parfois pour s’occuper avec une distraction quelconque dans les environs. Cela rappelle un peu le classique du point-and-click de 1993, Sam & Max Hit The Road, dans lequel Max, le lapin tueur, part régulièrement en vadrouille parce que quelque chose dans les environs l’intéresse.
Attendez, quoi ?
Et dans Keeper aussi, il y a beaucoup de choses intéressantes à voir. Car le graphisme est vraiment incroyable, même pour une entreprise qui a dans son portefeuille des jeux sensoriels tels que Psychonauts 1&2 : la conception des vastes paysages est aussi soignée que bizarre.
Vous traverserez entre autres une ville qui semble avoir été construite en pâte à modeler et qui est peuplée de petites créatures mécaniques bizarres.
Ou encore des canyons colorés qui semblent remplis de barbe à papa rose et de nuées de papillons virevoltants. Vous passerez devant des tortues volantes géantes à dix yeux et aux pattes de crabe. Et tout cela à des heures du jour et de la nuit en constante évolution.
Conclusion de la rédaction
Il faut vraiment être reconnaissant envers des entreprises comme Double Fine. Avec elles, on ne s’ennuie jamais ! Je ne sais vraiment pas combien de temps un concept de jeu aussi fou que Keeper peut être amusant, mais je suis très heureux de vivre dans un monde où je peux le découvrir.
Ce n’est pas un jeu d’action frénétique, ni une succession d’événements en temps réel, ni un niveau furtif. C’est plutôt une aventure profondément relaxante qui ne demande rien d’autre que de vous servir quelques énigmes pas trop difficiles et de vous laisser vous immerger dans son paysage au design complètement inexplicable.
Le phare et l’oiseau forment un duo de héros auquel personne ne s’attendait, mais dont nous avons besoin en ce moment. Les deux personnages n’échangent pas un mot tout au long du jeu. Et pourtant, Tim Schafer a promis lors de la présentation une histoire pleine d’émotion, racontée par l’environnement et la conception sonore. Quelle belle petite folie !